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Totes les coses

C’est au cours d’un entretien dans l’atelier de l’artiste, en 1987, que M. Federico Mayor, Directeur général de l’UNESCO de 1987 à 1999, propose à Antoni Tàpies de créer une œuvre pour l’Organisation. De ce fait, en 1995, à l’occasion du 50e anniversaire de l’UNESCO et de la remise du diplôme du 50e anniversaire à Tàpies, l’artiste présente son œuvre Totes les coses (Toutes les choses) en tant que donation à l’Organisation.

Cette toile semble rassembler les objets, ou symboles, que le peintre aime à utiliser pour faire passer son message ; message exprimé également dans son ouvrage « La pratique de l’art » (1970) : « Lorsque le grand public se trouve en parfait accord avec certaines formes artistiques, c’est que ces formes, trop satisfaisantes, ont perdu toute virulence. Sans choc, il ne peut y avoir d’art.» Et le choc naît justement du mélange de toutes ces techniques et matières, dites pauvres et élémentaires. Totes les coses réunit à la fois des éléments calligraphiques, des empattements de peinture noire pour mettre en relief la croix (symbole le plus récurrent chez Tapies), ou encore de l’encre diluée. La poussière d’argile est utilisée pour le fond ocre du tableau auquel s’ajoutent des éléments neutres qui nous entourent et qui encerclent le tableau comme le balai à gauche - qui semble avoir servi pour peindre la croix - et le couvercle, seul élément de couleur blanche de la composition.

Il est difficile de pouvoir savoir ce que le peintre veut dire par l’utilisation de ses symboles. Il nous offre quelques clés de lecture en mélangeant des motifs récurrents dans ses peintures avec d’autres qui le sont moins, mais ayant la même symbolique. Ainsi, on peut supposer ici que le peintre a voulu dessiner ou déposer toutes les choses qui lui sont importantes dans la vie. Le T majestueux, que l’on retrouve dans presque toutes ses oeuvres, correspond à la première lettre du prénom de son épouse, Térésa, ainsi que de son nom à lui. Il accompagne la lettre imposante par des objets très usuels comme le balai qui pourrait permettre de chasser tout ce qui est néfaste dans le monde, ou le couvercle d’un pot de peinture, qui représente un des éléments dont le peintre a le plus besoin. Par sa simplicité, l’art doit être, selon l’artiste, un moyen de reconstruire un monde qui se perd « dans une floraison d’artifices et de conventions » (« La pratique de l’art », 1970).

Peinture et technique mixte sur toile
250.0 x 450.0cm
HQ18
© UNESCO et Antoni Tapies, 2018. Tous droits réservés.

Images et texte © UNESCO, 2018