Mort de Sardanapale
En janvier 1828, l’oeuvre de Delacroix, La Mort de Sardanapale provoque un tollé au Salon, par son romantisme exacerbé et son contraste avec la toile classique d’Ingres L’Apothéose d’Homère placée à côté.
Une scène exotique mythique L’épisode représenté par Delacroix est issu d’une pièce de Lord Byron, poète romantique anglais.
Après une révolte, la cité du roi assyrien Sardanapale est mise à sac. Voyant sa défaite certaine, il réunit tout ce qu’il avait aimé - ses femmes, ses chevaux et ses richesses - pour les détruire avant que l’ennemi ne puisse s’en emparer. Alangui sur son lit surplombant la scène, il observe nonchalamment le massacre qui se déroule sous ses yeux.
L’exotisme est marqué par la présence d’une tête d’éléphant en or soutenant le lit, et la sensualité des femmes nues massacrées du harem de Sardanapale. De plus, les vêtements des personnages et les turbans ancrent la scène dans un Orient fantasmé.
Le déchaînement des passions Le calme du souverain allongé sur son lit contraste avec la douleur des femmes massacrées par les eunuques du roi. Ces derniers ont un visage fermé et déterminé. Les mouvements contradictoires des corps donnent au tableau une sensation de débâcle et de désordre.
L’incendie de la cité à l’arrière-plan et la prédominance de tons rouges accentuent le caractère tragique et passionnel de la scène.
L’incarnation de la décadence L’abondance de bijoux indique le luxe démesuré du roi assyrien. L’absence de perspective rend l’espace confiné, et la prédominance des tons rouges suggèrent une dimension plus sensuelle. Les corps nus des favorites du roi et la musculature développée des hommes qui les massacrent apportent érotisme à la scène, renforcés par le modelé souple des chairs, et contribuent à faire de la scène l’illustration de la décadence.
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