Les Sabines

En septembre 1794, après la chute de Robespierre, David, un de ses partisans, est emprisonné au Palais du Luxembourg. Lors de sa captivité, il imagine un tableau symbole de réconciliation, Les Sabines, et en fait un manifeste du néo-classicisme.

Un épisode antique en résonance avec le contexte politique contemporain David choisit pour son oeuvre un épisode mythique: les Sabines, enlevées par les Romains pour assurer leur descendance, sont devenues leurs épouses. Leurs frères et leurs pères attaquent alors Rome pour les récupérer. David représente le moment culminant de la bataille, lorsque les Sabines s’interposent entre les deux camps avec leurs enfants, pour montrer qu’elles sont devenues Romaines. Découvrez l’audio-guide pour en savoir plus sur cet épisode !

Le choix de ce sujet n’est pas anodin : David souhaite faire de son oeuvre un éloge de la paix civile et de la réconciliation nationale, incarnées par les Sabines, dans un climat politique français troublé après la Révolution et la Terreur. La robe blanche immaculée d’Hersilie, femme de Romulus, roi de Rome et fille de Tatius, roi des Sabins, apparaît comme un symbole de paix.

“Du grec pur” “Je veux faire du grec pur. Je me nourris les yeux de statues antiques à l’intention même d’en imiter quelques unes. Je veux ramener l’art aux principes que l’on suivait chez les Grecs”, déclare David à propos de son tableau.

Pour David, le Beau idéal est incarné par l’art grec. Il s’inspire donc de trois de ses principes dans son tableau : la pureté du dessin, clarté de la palette et la nudité des héros. La composition en frise est accentuée par l’illusion de la profondeur. Les corps des guerriers et leurs postures rappellent ceux de la statuaire grecque par leur nudité et leur stature athlétique. Enfin, la palette est restreinte à des tons ocres, rehaussés par quelques éléments pourpres.