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Sainte Eulalie, âgée de 12 ans, a été martyrisée au quatrième siècle pour avoir refusé de faire des sacrifices aux dieux romains. Deux bourreaux ont déchiré son corps à l'aide de crochets en fer, et ont maintenu des flammes sur ses seins et ses côtés jusqu'à ce qu'elle soit étouffée par la fumée. Selon le récit du poète espagnol Prudentius, que Waterhouse cite dans le catalogue de l'exposition, une colombe blanche sortit de la bouche d'Eulalia au moment de sa mort et une chute de neige miraculeuse en descendit. La composition est très audacieuse, avec un raccourcissement dramatique de la figure et la neige contrastant avec la chair nue d'Eulalia.

Description détaillée

Waterhouse a exposé ce tableau à la Royal Academy en 1885 avec la note suivante : "Prudentius dit que le corps de Sainte Eulalie a été enveloppé "par la chute miraculeuse de neige lorsqu'elle était couchée dans le forum après son martyre".

Sainte Eulalie a été martyrisée en 304 après JC pour avoir refusé de faire des sacrifices aux dieux romains. La méthode de sa mise à mort fut particulièrement horrible : deux bourreaux déchirèrent son corps à l'aide de crochets de fer, puis des torches allumées furent appliquées sur ses seins et ses côtés jusqu'à ce que finalement, le feu s'emparant de ses cheveux, elle soit étouffée. Étant donné les circonstances horribles de sa mort et le jeune âge d'Eulalia (on dit qu'elle avait douze ans), Waterhouse ne se soucie guère de réalisme. Le cadre du film est censé être Mérida en Espagne, qui était alors sous la domination de l'empereur romain Dioclétien, mais a été transféré sur le Forum de Rome. Le corps d'Eulalia semble totalement indemne, ses seins exposés et ses cheveux flottants lui donnant une apparence plus séduisante que pathétique. Bien qu'il y ait de la neige qui tombe et qui gît sur le sol, son corps est découvert. Pour expliquer ces modifications de la légende, l'artiste a placé une croix en bois à droite de la composition, ce qui laisse entendre que le martyre a eu lieu par crucifixion.

La composition est extrêmement audacieuse : Le corps d'Eulalia, dramatiquement raccourci, conduit le regard vers un vide au centre du tableau. Un groupe de personnes en deuil forme une pyramide vers le haut de la composition, mais l'œil du spectateur est ramené vers le bas, vers la figure martyrisée, par la lance du soldat de droite, via un zigzag de cordes, vers les bras déployés de la jeune femme. Selon le récit du poète chrétien espagnol Prudentius (348-405), au moment de sa mort, une colombe blanche sort de la bouche d'Eulalia et s'envole vers le ciel. Waterhouse fait référence à cet événement en incluant seize colombes dans son tableau. La plus jeune personne en deuil pointe vers le haut du tableau une seule colombe en vol stationnaire, symbole de l'âme d'Eulalia qui s'en va.

Le tableau est bien accueilli par la critique et permet à Waterhouse d'être élu associé de la Royal Academy. Un critique a approuvé en particulier la simplicité et l'idéalisme de l'image et son évitement du grotesque. Il écrit : " La conception est pleine de puissance et d'originalité. Toute sa force est centrée sur la dignité pathétique de la figure tendue, si belle dans son impuissance et sa pure sérénité, si touchante dans son linceul désolé et hivernal, si noble dans la grâce et la force de sa présentation" (cité dans Hobson, pp. 34-7).

Crédit : Présenté par Sir Henry Tate 1894 Objet : N01542

Exposé en 1885
Huile sur toile
1886.0 x 1175.0mm
N01542
Image et texte © Tate Britain, 2018

Présenté par

Tate Britain
Tate Britain
Collection permanente