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L'Adoration des mages (Léonard de Vinci)

L'Adoration des mages est un tableau inachevé de Léonard de Vinci. Il est exposé à la galerie des Offices de Florence.

Il mesure 243 × 246 cm et il est constitué de dix planches encollées à la verticale, renforcées par deux traverses de bois.

Composition La Vierge est adossée au rocher (et non assise sur un trône comme d'ordinaire). Elle reçoit d'un des mages (inspiré d'une fresque de Gentile da Fabriano, à Santa Trinita de Florence) un présent, sans doute l'encens puisque (selon l'interprétation de Frank Zöllner) Joseph, identifié au personnage accroupi derrière elle, tiendrait dans sa main droite une coupe d'offrande contenant l'autre cadeau : l'or. Les trois mages, Balthasar, Melchior et Gaspar se prosternent devant la Vierge et l'Enfant Jésus. Deux arbres barrent le centre du tableau et délimitent le passage entre le premier plan et le fond où deux éléments ont toujours attiré l'attention : l'escalier et la cavalcade de chevaux. L'escalier a été interprété soit comme une ruine, celle du Palais du Roi David, considéré comme le précurseur du Christ dans l'Ancien Testament, soit au contraire comme un édifice en construction afin d'apercevoir la comète annonçant la Naissance du Christ (à ce moment-là, le tableau ferait coexister deux moments éloignés dans le temps l'un de l'autre).

Analyse Daniel Arasse voit dans le tableau de Léonard une réponse à L'Adoration des mages de Botticelli où la Vierge est déjà figurée au centre de la composition. Mais Léonard aurait abaissé le groupe de la Vierge et des Rois mages, pour donner un rôle majeur au fond, en particulier à la bataille entre Cavaliers, symbole de la bestializza piazza, « folie très bestiale, qui, dans le combat, assimile l'homme à la bête ». Ce combat a donné lieu à d'autres interprétations : pour Charles Sterling, il évoquerait l'inimité entre les trois mages venus de pays différents. Pour Andrea Natali, il signifierait la défaite de l'ignorance, du mal et de la violence, selon la doctrine augustinienne des moines de San Donato.

Jusque-là, l'usage était de traiter le sujet en peignant un long cortège qui cheminait jusqu'à l'étable où venait de naître l'Enfant Jésus. Léonard rompt avec ces canons en plaçant son Adoration des mages au milieu d'un théâtre à ciel ouvert, mais où le mouvement de la composition nous ramène toujours vers le centre du tableau, avec la Vierge et les Rois mages. Marcel Brion a décrit le tableau comme « l'apothéose du mouvement ».

La force d'expression des personnages est remarquable. Léonard met en application ce qu'il écrivait dans le Trattatto della Pittura qu'il projetait d'écrire : « Les mains et les bras dans toutes les opérations doivent révéler, autant que possible, l'intention du personnage, car l'esprit frappé ainsi d'une affection, recourt à eux pour traduire de ses mains ce qui l'occupe ».

Le tableau préfigure des futurs thèmes de Léonard : les chevaux annoncent La Bataille d'Anghiari, la Vierge annonce La Vierge aux rochers, et le personnage levant l'index vers le ciel contre le plus grand des deux arbres (un laurier ?) annonce le Saint Jean-Baptiste et le Bacchus du Louvre.

Dante Alighieri serait reconnaissable parmi les personnages de droite. On a parfois aussi identifié l'astronome Paolo Toscanelli parmi la foule.

c. 1480
Huile et tempera sur bois
243.0 x 246.0cm
00285860
Image et texte reproduite avec la permission - Wikipedia, 2023

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