La Diseuse de bonne aventure
Vers 1597, Caravage réalise La Diseuse de bonne aventure. Ce tableau, construit sur des oppositions, a une portée moralisatrice.
La composition de ce tableau est binaire : elle est construite sur des oppositions entre les deux personnages, un homme et une femme qui occupent chacun une moitié du tableau.
L’opposition est également marquée par la différence des habits des personnages : si l’homme est richement habillé, la femme, elle, arbore une tenue plus simple.
Le rapport de force semble égal au premier abord, mais les apparences sont trompeuses. En effet, le riche jeune homme ne semble pas intimidé par la gitane : il la regarde droit dans les yeux, la main sur la taille près de son épée, symbolisant la force.
Mais celle-ci exerce déjà son emprise sur lui, trop naïf pour s’en rendre compte.
La main dégantée du jeune homme le met dans une position de faiblesse, d’autant plus que la gitane semble lui retirer discrètement une bague, tout en détournant son attention. Elle enserre la main du jeune homme, qu’elle entraîne dans sa partie de la composition.
Le jeune homme, malgré son apparente position de pouvoir, est en fait en train de se faire subtilement dérober, un sentiment accentué par les ombres qui descendent sur lui.
Ce tableau a été perçu par les contemporains de Caravage comme une condamnation de ce riche naïf : il n’aurait pas du faire appel à une “sorcière” pour lui prédire son avenir, cela s’inscrit à l’encontre des dogmes chrétiens.