Les Noces de Cana

En 1553, Véronèse s’installe à Venise et reçoit une commande pour représenter un épisode bien connu de la Bible : Les Noces de Cana.

Une scène de banquet pour un réfectoire L’oeuvre a été commandée par la communauté de bénédictins du couvent San Giorgio Maggiore pour orner leur réfectoire. Ils demandent à Véronèse une oeuvre monumentale pour occuper le mur entier de la salle. Elle est conçue pour être accrochée à 2,5 m au-dessus du sol, et donne l’illusion de prolonger l’espace.

Destinée à un couvent italien, comment l’oeuvre a-t-elle bien pu arriver jusqu’en France ? Pour le découvrir, écoutez l’audio-guide !

Un épisode biblique dans une fête vénitienne L’oeuvre représente un récit tiré du Nouveau Testament, présent dans l’Evangile selon Jean. Il s’agit du premier miracle de la vie civile du Christ. Jésus et Marie sont invités à un mariage avec certains disciples, mais, vers la fin du repas, le vin vient à manquer. Le Christ demande alors aux serviteurs de remplir d’eau des jarres contenant habituellement du vin, puis de servir le maître de maison. C’est là que l’on constate que l’eau s’est changée en vin.

Véronèse transforme cet épisode biblique en une somptueuse fête de mariage vénitienne. Il mêle des personnages de la Bible avec des figures contemporaines. Ainsi, les mariés, installés au bout de la table, laissent la place centrale au Christ, entouré de sa mère Marie et de ses disciples. Il mêle aussi les costumes traditionnels antiques faits de drapés aux tenues d’époque. Il va même plus loin en se représentant lui-même dans la foule des convives. Pour en savoir plus, écoutez l’audio-guide !

Cent trente convives et tous différents ! Quel exploit de placer autant de personnages sur cette toile et de chorégraphier correctement les positions et mouvements de chaque personnage ! Le peintre ne s’arrête pas là, et pour différencier les personnages et les individualiser, il a recours à des pigments variés, de jaunes orangés, de rouges vifs et de lapis-lazuli, utilisé pour le ciel et les draperies. La variation des couleurs permettent de distinguer les personnages et d’organiser la composition.

Après trois ans de restauration, les couleurs ont retrouvé leur éclat et parfois même leur teinte originelle. Regardez le maître de cérémonie (l’homme barbu au premier plan, à la gauche du groupe de musiciens), dont le manteau rouge est redevenu vert !